Organisé par le 116 et le Théâtre Municipal du Berthelot
Lundi 15 février à partir de 19h
Entrée libre - tout public
La place des péchés évolue
avec le temps. Au XIIIe siècle, l’avarice tend à prendre le pas sur l’orgueil
du fait de l’émergence de la classe marchande (croissance des échanges
commerciaux) et de la pratique plus répandue de l’usure. La valorisation
grandissante du travail tend à aggraver le péché de paresse (l’oisiveté est
mère de tous les vices). La luxure, quant à elle, fait toujours recette. Et
l’envie ? Comme Mathilde Seignier, il faudrait dresser La liste de mes
envies « avec 18 millions à la banque : une lampe pour l’entrée, une
poêle Tefal, un couscoussier, un nouveau manteau… ». Celui qui n’a pas vu
le regard halluciné de La Hyène de La Salpétrière - La monomane de l’envie -
peinte par Géricault vers 1820, ignore tout de cette folie ! Rivalités
familiales, convoitise, compétition scolaire, imitation, jalousies
professionnelles… Autant de sujets repris par les artistes contemporains. Principale
cause du malheur moral, l’envie peut déclencher la jalousie qui induit le
mal-être, la haine et la tristesse. En simplifiant : l’envie est le désir
de ce que l’on n’a pas, la jalousie est la peur de perdre ce à quoi l’on tient.
Dans l’art, cela invite à l’imitation, au mimétisme et peut devenir « le
moteur principal du monde moderne » (René Girard). Ainsi, pour les Anglo-Saxons,
le terme envy est assez positif : il désigne l’émulation qui met en
mouvement. Et depuis que l’art est devenu un signe extérieur de richesse et de
pouvoir, les artistes ont commenté la culture du clinquant, interrogé les
notions de détachement - non-attachement -, la critique, le dénigrement,
l’agression, jusqu’au meurtre… Les envieux ne sont jamais heureux.
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